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richard millet - Page 9

  • Des femmes...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet, cueillie sur son site personnel et dans laquelle il observe les signes de la décomposition du système...

    Richard Millet vient de publier aux éditions Léo Scheer un roman intitulé Province.

     

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    Des femmes

    Que la démocratie soit entrée dans un stade de décomposition avancée tout en se survivant comme zombie du discours occidental, on le voit chaque jour, par exemple aux États-Unis où le peuple n’a le choix qu’entre Clinton et Trump, au Proche-Orient où elle tente d’imposer la panacée des droits de l’homme en détruisant des peuples, et en Europe où la guerre civile se poursuit activement par le terrorisme armé ou par le terrorisme migratoire. La décomposition démocratique est plus avancée en France que dans le reste de l’Europe, car son modèle est devenu indéfendable aux yeux de la religion multiculturelle mondialisée.

                Il est vrai qu’avec Hollande et sa troupe de comédiens, la décomposition a l’air d’une farce et que la figure d’Ubu roi s’impose, non seulement parce que Hollande a le physique de l’emploi, mais parce qu’il en a le cynisme. Il serait un Ubu néanmoins sans panache, comme vidé de sa substance fielleuse, flatulente et bravache, mais non de son grotesque ; c’est un Ubu madré, roué, tout aussi inculte que l’autre, mais aimant les femmes – ayant sans doute appris de son maître Mitterrand que le pouvoir est, depuis longtemps, aux mains des femmes, et pour l’éternité, semble-t-il.

                Elles ne manquent d’ailleurs pas de se rappeler à lui avec une constance remarquable. Ainsi, hier, a-t-on lu dans Le Figaro, journal socialiste de droite, que Rihanna (qui est-ce ?) s’indigne sur Twitter que Hollande ne réponde pas au tweet dans lequel elle le somme de « s’investir dans son projet humanitaire », tandis que Diam’s (c’est qui ?) prône la « tolérance » envers le voile et le burkini. Renseignements pris, ces deux femmes sont des chanteuses de variété internationale, l’une convertie à l’humanitaire, l’autre à l’islam – ce qui est la même chose : deux formes soft du djihad planétaire, mené au nom du Bien, qui est en réalité le Mal, comme nous le savons, nous autres, vrais Européens.

                En fin de compte, ces deux saltimbanques moralisatrices se mêlent de la conduite politique d’un pays, la France, qu’on aurait pu croire fort et souverain, mais qui est à genoux devant la Commission européenne (fortement corrompue, comme on le voit encore une fois avec l’affaire Neelie Kroes) et devant l’opinion publique internationale : le président est obligé de se coucher toujours davantage, sans pouvoir lancer le fameux « Merdre ! » d’Ubu Roi à Rihanna et à Diam’s, et comme il aurait dû le faire, il y a quelques années, à Leonarda, cette jeune Rom d’une insigne laideur qui l’avait mis publiquement en difficulté et ridiculisé aux yeux du monde entier. Lorsqu’un chef d’État plie devant une famille d’étrangers en situation irrégulière, le pouvoir démocratique est bel et bien mort.

                Pendant ce temps, Sarkozy a remué l’opinion en en appelant à nos ancêtres les Gaulois : les professionnels de l’indignation orientée se sont insurgés contre ce réductionnisme identitaire à propos duquel ils ont, comme pour la notion de race, convoqué des « experts » (autrement dit des collabos patentés) pour expliquer au peuple, via les médias, que ce n’est là qu’un mythe dangereux, que nos ancêtres sont multiples, « métissés », et que nous descendons tous de Pygmées, de Berbères, de Huns, de Sarrasins, de Papous, de Mongols, de Bouriates… En somme de tout, sauf des Gaulois, dont Jules César rappelait pourtant qu’ils étaient multiples ; mais on ne lit plus La Guerre des Gaules, et on n’enseigne plus le latin. Sarkozy ne faisait que rappeler là, de manière provocatrice, que toute nation a besoin de grands récits fondateurs, et que « nos ancêtres les Gaulois » est un syntagme qui doit être pris au sens large, c’est-à-dire en référence à la puissance assimilatrice qui avait fait la France, pendant des siècles, et que le nombre excessif d’étrangers hostiles à l’assimilation est en train d’anéantir. La jeunesse d’origine immigrée (celle qui est particulièrement à l’œuvre dans la décomposition nationale) n’appelle-t-elle pas, depuis longtemps, les Français de souche des « Gaulois » ?

                On voit donc le multiculturalisme montrer une nouvelle fois son groin : voilà une bête à pendre par les pattes de derrière pour la saigner, comme on le faisait des porcs, dans les fermes limousines de mon enfance. Saigner cette bête, telle est la tâche de l’écrivain qui refuse de s’en laisser conter par l’idéologie dominante, celle qui nous assure que la démocratie repousse chaque jour dans les poubelles de l’Histoire les ténèbres du nationalisme, du catholicisme, de l’homme blanc, de la paysannerie, des mythes fondateurs, d’une culture proclamée rétrograde pour n’avoir pas assez pris en compte le statut des « minorité », clament les brebis de la doxa mondialiste, tandis que les Amazones Rihanna, Diam’s, Leonarda, dansent sur le ventre de François Ubu.

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 24 septembre 2016)

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  • Le discours d'un roi...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet, cueillie sur son site personnel et dans laquelle il poursuit son observation des signes de la guerre civile qui vient...

    Richard Millet vient de publier aux éditions Léo Scheer un roman intitulé Province.

     

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    Le discours d’un roi

    « La Norvège, c’est avant tout des personnes. Des gens qui viennent du sud, du nord, du centre du pays. Mais aussi d’Afghanistan, du Pakistan, de Pologne, de Suède, de Somalie et de Syrie », vient de déclarer le roi de Norvège, Harald V, dans un discours qui a « enthousiasmé » les « internautes », c’est-à-dire personne, en vérité – la propagande manipulant les réseaux sociaux de manière à donner à ce discours, comme à tant d’autres, une audience artificielle. Voilà pour l’harmonieuse composition ethnique de la néo-Norvège. Harald V participe d’ailleurs lui-même de cette immigration positive, puisqu’il révèle sans rire que ses « grands-parents ont immigré du Danemark et d’Angleterre, il y a 110 ans », – ce qui fait de lui, comme on le voit, un réfugié de la troisième génération.

                Le deuxième fondement de son discours concerne bien sûr l’harmonie libidinale, ce qu’on appelle en français servile : l’« orientation sexuelle » : « Les Norvégiens sont jeunes et vieux, grands et petits, malades ou invalides. (…) Parmi les Norvégiens, il y a des filles qui aiment les filles, des garçons qui aiment les garçons, et des filles et des garçons qui s’aiment mutuellement ». Comme c’est mignon, ça, chouchou…

                Quant au troisième fondement, le voici : « Les Norvégiens croient en Dieu, en Allah, en tout et en rien », autrement dit tout et n’importe quoi, apparemment, mais en réalité le roi est un agent actif de l’islam, ce qui nous conduit à nous demander si Harald V n’est pas, à 79 ans, tout à fait gâteux, ou si Justin Trudeau n’a pas investi le corps de cette vielle baderne – à moins que ce ne soit le père Ubu lui-même, indigné, merdre ! de voir Harald V prostituer la fonction royale à ce que la démocratie a produit de plus funeste : le multiculturalisme à dominante musulmane, qui s’impose plus rapidement, voire avec frénésie, dans les pays protestants, et jusque chez les ours polaires bientôt contraints d’émigrer à cause du réchauffement climatique, et que le bon Harald accueillera la larme à l’œil, car, ajoute-t-il, « notre maison est là où bat notre cœur. Et notre cœur bat souvent au-delà des frontières ». Un tel roi, dont tout le discours vise à faire passer la pilule islamique, me donne à penser que je n’avais pas tout à fait tort de dire, en 2012, que Breivik était bien ce que méritait la Norvège…

                Pendant ce temps, une coiffeuse norvégienne se retrouve au tribunal pour avoir refusé ses services à une femme bâchée ; et le royaume, qui compte 5 millions d’habitants, a reçu l’an dernier 30.000 demandes d’asile. On imagine que Breivik doit s’agiter dans son trois-pièces carcéral. On n’entend guère dire, dans la presse officielle, que les Norvégiens ne sont plus que 45% (contre 54%, l’année précédente) à juger positive l’immigration extra-européenne – comprenant enfin que le sympathique kebab du coin est en réalité une officine salafiste. Les « soldats d’Odin » patrouillent dans certaines villes de province, et l’extrême droite « progresse », comme dans l’Europe tout entière, sous l’œil méprisant ou voilé de gouvernements dépassés par les « évènements » dans le  déni idéologique du système médiatico-politique qui taxe de populisme, de xénophobie, de racisme, de fermeture de cœur ce qui reste de peuple authentique.

                Je lisais ce discours dans le wagon de RER qui me ramenait en banlieue. Le trafic était fortement perturbé « en raison d’une mesure de sécurité à Nation », autrement dit par un « colis suspect » qui nous rappelait, si besoin était, que nous sommes en guerre. Un Rom s’égosillait d’une voix enlaidie par un accordéon aigrelet. J’étais assis à côté d’un jeune homme en costume Alain Figaret ou Armand Thiery et qui sentait une eau de toilette de chez Armani. Il pianotait sur son téléphone. Face à nous, une jeune fille en niqab marron glacé, à face lunaire, le nez sur son smartphone, tout comme sa voisine, une pulpeuse brunette qui ne nous laissait presque rien ignorer de sa poitrine – toutes deux réunissant dans le même geste compulsif le salafisme et le consumérisme, soit deux formes de nihilisme (dans le wagon j’étais d’ailleurs le seul, avec un vieil Antillais hautain, à ne pas avoir la face rongée par la lumière d’un écran). Près de la brunette, deux autres signes de décadence : la vitre du wagon était rayée de tags tracés au diamant, et une peau de banane était posée sur le rebord intérieur de la fenêtre, près la main de la brunette, abandonnée là par un négligent ordinaire. Un parfait échantillonnage de la France contemporaine, qui aurait plu à Ubu V de Norvège ? En réalité le mélange ne prend pas : l’indifférence qui régnait là était une forme d’hostilité à peine déguisée qui eût pu éclater au moindre incident, regard ou parole. Pendant ce temps, Hollande prononçait un discours sur la guerre contre le terrorisme dans lequel il insistait lourdement sur le fait que les musulmans sont souvent les premières victimes du terrorisme islamique. Les vrais chrétiens et les patriotes apprécieront en rappelant, une fois de plus, que, si l’on ne se décide pas à entrer dans la Reconquista, l’islam a d’ores et déjà gagné : la parfaite aisance de la voyageuse en niqab le suggérait amplement.

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 9 septembre 2016)

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  • Le visage d'Omrane...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet, cueillie sur son site personnel, qui revient sur le battage médiatique provoqué par la diffusion d'une photo d'un enfant syrien de la ville d'Alep, victime d'un bombardement des forces aériennes russes ou gouvernementales.

    On notera, tout de même, que la photographie du jeune "Omrane", un peu trop parfaite pour être honnête, a suscité la curiosité de certains médias "grand public", qui n'ont pu que relever quelques faits particulièrement troublants se rapportant à la personnalité de son auteur...

     

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     Le visage d’Omrane

    « Le visage d’Omrane est capable d’arrêter le temps », lit-on dans Le Monde, qui ne recule pas devant l’enflure à propos de la banale photo d’un enfant aleppin couvert de poussière et de sang, et rescapé des « bombes » (anglicisme pour obus) larguées par le « régime » ou par des avions russes – les obus des « rebelles » n’atteignant jamais, on le sait, les enfants ni les femmes. Prenant la place du petit Aylan noyé sur une plage grecque, « Omrane » est donc (s’il existe réellement) le « vrai visage de la guerre » en Syrie, comme autrefois les mères en larmes des guerres du Liban, de Yougoslavie, du Kossovo et d’Algérie, d’Afghanistan…

                Rotation des images, rapide changement d'« icônes », comme dans l’économie publicitaire : « the show must go on », et Omrane est proposé au statut iconique dans une quête de symboles qui relève évidemment de la propagande et du voyeurisme, pendant naturel du narcissisme occidental. En réalité, Omrane est un « cliché », à tous les sens du mot, et il est donc obscène : pornographie de la presse stipendiée, qui choisit évidemment des enfants non chrétiens ; car la photographie est en vérité tout le contraire de l’icône, quoi qu’en disent le langage journalistique officiel et les « réseaux sociaux » : ce qui se joue, ici, c’est la vision païenne et marchande de l’image (un paganisme idéologique) contre la pureté de l’icône chrétienne. Nous n’avons pas besoin de ces images-là, nous autres chrétiens : nous savons ce qui meurt en chaque enfant, et l’amour de celui qui a pensé à nous avant que nous existions.

                Que les Américains s’en émeuvent, voilà bien le comble du cynisme, surtout quand on sait que le régime d’Obama ne combat pas réellement l’Etat islamique, qu’il ferme les yeux sur le nettoyage ethnique auquel se livrent parfois les Kurdes dans les zones qu’ils libèrent (selon une tradition inaugurée lors du génocide assyrien de 1915, parallèlement au génocide arménien), et qu’il surestime sciemment le nombre des victimes occasionnées par les frappes de la « coalition », laquelle ne sert qu’à faire oublier le crime politique que fut la guerre d’Irak. Peut-on d’ailleurs attendre autre chose d’un président à qui, à peine élu, on avait décerné le prix Nobel de la paix sur ses intentions et sur sa seule couleur de peau ? Quant aux manquements aux droits de l’homme à propos desquels l’organisation para-gouvernementale américaine Amnesty International rappelle que « des flots de sang » coulent des prisons du « régime » syrien, on nous permettra de rappeler la conduite des soldats yankees à Abou Ghraïb et à Guantanamo.

                Pendant ce temps, la France, qui se décompose à vue d’œil, comme on le voit en Corse et ailleurs, lutte contre l’islamisme en tentant d’interdire le « burkini » sur les plages, suscitant un de ces « débats » qui entendent prouver la « vitalité » du jeu démocratique – suscitant également la désapprobation d’associations immigrationnistes qui vont contester en justice cette décision, la presse stipendiée tentant, de son côté, d’intimider l’opinion, en assurant que nous sommes à ce propos la risée de l’étranger – en réalité des Anglo-saxons, notamment des Anglais et de tous ceux qui se sont déjà convertis au multiculturalisme d’Etat et se vautrent devant le capitalisme islamique.

                La lutte contre la « radicalisation » (mot qui permet d’éviter celui d’islamisme) est également à l’œuvre à Calais, où une « initiative solidaire », composée de « cuisinières mais aussi de comédiennes et de communicantes passionnées de gastronomie », a affrété un « food truck » pour « nourrir, créer du lien et favoriser l’insertion des réfugiés à travers des repas et des ateliers de cuisine » propres à mélanger « les cultures et les origines », déclare la très boboïque initiatrice de ce projet, qui ajoute que « la cuisine est un vecteur de lien social fort, tourné vers la vie et la communauté. C’est aussi un moteur d’insertion puisque la restauration en France représente plus de 20.000 emplois, dont 34.000 restent à pourvoir en cuisine : autant de chances pour ces réfugiés de se constituer un avenir ici ». Etrange discours dans un pays qui compte des millions de chômeurs qui pour beaucoup préfèrent, il est vrai, vivre des ressources du non-travail… Quant aux repas servis, ils sont bien sûr nutritivement corrects, et proposent une « assiette gourmande, vivante, variée, végétarienne, parce que c’est plus consensuel mais aussi plus éthique, moins cher et plus facile à stocker ».

                Contre ce grotesque catéchisme, qui fera hurler de rire les réfugiés et leurs maîtres de l’Etat islamique, on peut aussi bien suggérer d’envoyer non plus un « food truck » mais un « book truck », chargé des moins pires romans de la « rentrée littéraire », s’il s’en trouve, leurs auteurs les accompagnant pour des ateliers de lecture et d’écriture avec des « migrants » devenus des « icônes » et Calais « the place to be » pour se rendre favorables les jurys littéraires de l’automne : nul doute que les migrants, en voyant arriver cette nef des fous, renonceront à passer en Angleterre et retourneront dans leur pays d’origine.

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 21 août 2016)

    PS

    Je voudrais profiter de cette chronique pour remercier tous ceux qui m’envoient des messages de soutien : écrire comme je le fais suppose, ils l’ont compris, une forme de solitude quelquefois difficile, mais qui ne me fera pas démordre de la ligne que je me suis fixée : lutter en témoignant contre la grande inversion contemporaine.

     

     

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  • Des noms et des mots...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une nouvelle chronique de Richard Millet, l'auteur de La confession négative (Gallimard, 2009) et de Tuer (Léo Scheer, 2015), cueillie sur son site personnel et consacrée aux derniers attentats islamistes...

     

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    Des noms et des mots

    Dans un de ses prétendus « débats internes » (et non plus intérieurs, ni de conscience, la vraie conscience et l’intériorité ayant disparu avec la tolérance psychanalytique et l’idée de rachat et de salut), la presse stipendiée fait mine de se demander s’il faut continuer à diffuser le portrait et le nom des terroristes islamistes – cette dernière épithète ayant, remarquons-le une nouvelle fois, disparu sous le tapis de la « radicalisation », le mot musulman étant devenu un oursin dans la bouche des dirigeants socialo-bruxellois et des laquais du grand mensonge médiatique. S’il nous est indifférent, à nous autres, de ne pas voir la tronche de ces dégénérés, il convient de ne pas cacher leurs noms, dût leur accumulation constituer une nébuleuse onomastique révélant la vraie nature, ethnique et religieuse, de l’ennemi, même dans  le cas d’un « métis » comme Abdel Malik Petitjean, qui a prostitué à l’islamisme sa part française. Trop de noms arabes ne risquent-ils pas d’accroître le légendaire « racisme ordinaire » des Français, murmurent les valets de pied ? Le propre du nom de l’ennemi est cependant un élément de la guerre – cela seul, même, qui demeure de la dimension métaphysique de la guerre ? N’est-ce pas ce que je suggérais, en 2011, à l’émission de Finkielkraut, sur France-Culture, en disant qu’un Arabe de la deuxième ou troisième génération se prénommant encore Mohammed ou Rachida ne pouvait être français? Le djihadisme commence dans le multiculturalisme ; on a crié au scandale : on voit où on en est aujourd’hui le pays qui porte encore le nom de France.

                La « cohésion nationale » prônée par Hollande comme riposte aux crimes islamistes a depuis longtemps volé en éclats. Si la décadence d’un pays se jauge à l’état de ses mœurs, de sa langue, de sa littérature, de son système d’enseignement, on a pu en prendre la mesure avec la loi sur le mariage homosexuel, le naufrage de l’enseignement public (à propos de quoi il faut lire les excellentes analyses de Jean-Paul Brighelli dans Causeur et dans Le Point), l’insignifiance de la littérature. On le voit aussi avec la radiation « définitive » de la corrida du « patrimoine immatériel » de la France, le gouvernement obéissant, comme pour le mariage homosexuel, à un lobby de plus en plus puissant, dont la caisse de résonance est la Commission européenne, chargée, on le sait, de préparer un monde meilleur, voire le meilleur des mondes.

    Les réactions à l’assassinat du père Hamel (que la presse athée s’obstine à n’appeler pas ainsi, préférant parler du « prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray ») ont donc été d’une immense fadeur, pour ne pas dire d’une hypocrisie insigne, les commissaires du peuple allant même jusqu’à reprocher à Mgr Vingt-Trois d’avoir rappelé la doctrine de l’Eglise sur le mariage homosexuel. Le pas d’amalgamisme est plus que jamais à l’œuvre, alors que tout montre l’incompatibilité de l’islam avec la civilisation européenne, ou ce qu’il en reste. On ne s’étonnera donc pas de lire sous la plume de Jacques Julliard que « seul un Bernanos aurait su trouver les mots qui conviennent » pour parler de ce meurtre : on lui accordera que ce ne sont pas des légions d’écrivaillons post-littéraires encensés par la presse qu’il sert qu’on peut attendre la vérité, Julliard ne faisant là, sans le savoir, qu’entériner la fin de la France littéraire et catholique : Bernanos, aujourd’hui, serait envoyé par Julliard et ses alliés devant la XVIIe chambre correctionnelle ; et pourquoi aller chercher un mort ? Il est vrai que les écrivains qui pourraient parler n’ont pas accès à la presse officielle. Quant à L’Obs, magazine libéral-gauchiste, il s’est fait l’écho de ce qui ce qui « arrive » à une « élue » de Brest, ville célèbre pour sa mosquée salafiste : une dame Le Goïc s’est trouvée menacée après avoir diffusé sur Twitter une « blague de mauvais goût » et « d’un timing mauvais », selon le magazine. La voici : « Du coup, le prêtre mort en martyr, il a droit à 70 enfants de chœur au paradis ? », a écrit cette chienne de garde, qui n’aurait bien sûr jamais osé « twitter » quelque chose de ce genre à propos d’un imam, la christianophobie n’existant pas, comme on le sait, les prêtres étant évidemment tous pédophiles, et le blasphème toujours à sens unique. Cette « élue », qui ne représente rien, dans l’insignifiance, la déchéance, la prostitution générale des fonctions, se félicite d’avoir réveillé la « fachosphère », dont on se demande d’ailleurs en quoi elle consiste, mais ne regrette pas d’avoir insulté un prêtre égorgé par deux musulmans. Voilà qui est montre bien sur quoi repose la « cohésion démocratique » prêchée par Hollande, lequel n’a plus que neuf mois pour avorter de lui-même, et laisser la place à d’autres avortons politiques qui ne trouveront pas davantage de solutions à l’immigration, à la montée de l’islam en France, non plus qu’à l’abjection morale à quoi œuvre le gauchisme médiatico-politique.

                Que l’Etat français se soit décomposé dans le parlementarisme et le Spectacle, le récent communiqué du FNLC du 22 Octobre le montre à l’envi, malgré une rhétorique anticolonialiste d’un autre âge et une mise en scène kitsch, où il prévient, avec raison, les islamistes installés en Corse contre toute attaque : celle-ci déclencherait « une réponse déterminée, sans état d’âme. » A l’israélienne, donc, ce qu’on ne peut qu’approuver, et souhaiter voir s’exercer dans les autres régions françaises. C’est d’ailleurs ce que je suggérais, il y a quelques jours, en rappelant le rôle du GAL dans la question basque. Au lieu de s’interroger sur les cellules d’aide psychologique à mettre en place pour les terroristes de retour de Syrie et pour leurs émules restés en France, qu’on les abatte discrètement : il n’y aura que leurs mères pour croire que c’étaient des enfants incapables de faire du mal à une mouche.

                Entre le brouillard socialiste, les vapeurs du catholicisme de gauche et l’abjection de l’élue brestoise, comment oublier que la guerre est bel et bien là, et que, contrairement à ce que déclare le Pape, c’est une guerre de religion, si on entend par religion ce qui nourrit l’esprit d’une civilisation. Qu’on demande aux chrétiens d’Orient ce qu’ils en pensent. Nous ne vivons pas dans le même monde que Hollande. Nous sommes déterminés à nommer les choses, témoins jusqu’à la mort, en soldats du Christ, contre la clique culturelle qui fait en sorte que le terrorisme, comme la crise économique et la misère morale, sont devenues une manière d’être, trompant les peuples ou ce qu’on prend encore pour tels.

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 31 juillet 2016)

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  • Euro 2016...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une nouvelle chronique de Richard Millet, l'auteur de La confession négative (Gallimard, 2009) et de Tuer (Léo Scheer, 2015), cueillie sur son site personnel et consacrée à l'Euro 2016...

     

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    Euro 2016

    J’ai fait comme tout le monde : j’ai regardé le match d’ouverture de l’Euro 2016, non point par panurgisme mais parce que le football est un excellent révélateur de ce qui porte encore le nom de peuple, alors que ce dernier n’en est plus tout à fait un. Passons sur le grotesque ballet précédant l’ouverture. Il me faut surtout parler de cette équipe de France, et d’un point de vue non pas technique (car on n’imagine pas les joueurs dépourvus de qualités) mais ethnique : si c’est là l’équipe nationale, je ne me reconnais nullement dans ce rassemblement de mercenaires fraîchement naturalisés ou nés dans une immigration non assimilée, ainsi qu’en témoignent les noms et les prénoms de nombreux joueurs – dont on a même vu l’un priant Allah sur la pelouse… On me dira que je ne fais qu’enfoncer là des portes dévergondées ; sans doute. Il m’importe néanmoins de répéter que je ne saurais être le concitoyen d’un Bacary Sagna, d’un Mamadou Sissoko, d’un Kingsley Coman ou d’un Adil Rami – desquels, encore une fois, je ne nie pas le talent. Mais enfin les tensions considérables engendrées par la composition ethnique de cette équipe où les Français de souche sont minoritaires ont démontré, si besoin était, que ce qui se passe avec l’équipe de France est la synecdoque de la France tout entière –c’est-à-dire d’une France malade de l’inassimilation d’une immigration extra-européenne qui a peu à peu détruit, avec le consentement des élites, les structures républicaines.

    La puissance footballistique tente de ravauder la toile et de faire accepter cette nouvelle idée de la France, de la même façon que la clique médiatico-politique avait tenté de faire accroire, en 1998, que la victoire de l’équipe nationale était due à sa nature « black-blanc-beur » : dénomination qui à elle seule dit tout à la fois la décomposition ethnique de la France et celle de sa langue. Non seulement le football règne sur les esprits, comme le mauvais roman et les séries télévisées, mais encore un footballeur, Ibrahimovic, peut dire qu’il fait plus pour la France que François Hollande. Il n’a pas tout à fait tort, mais il joue sur du velours, tellement la nullité  du chef de l’Etat est patente… Il y a longtemps que ce dernier a rabaissé la dignité de sa fonction, en même temps, d’ailleurs, que l’ensemble de la classe politique : il suffisait de le voir, hier soir, interviewé par France 2, le cou ceint d’une écharpe aux couleurs de l’équipe de France, interpellé par une vulgaire journaliste qui lui donnait du « président », et non, comme il se doit, du « Monsieur le président », comme si elle s’adressait au président d’un club de football. Il est d’ailleurs possible que Hollande ne soit plus que ça : le chef d’une équipe de « foot » et de quelques centaines de supporteurs…

    Cette décadence de la fonction présidentielle semble propre à tout l’Occident : on  a pu le voir à l’occasion des funérailles du boxeur musulman Mohammed Ali, où Bill Clinton côtoyait des acteurs de Hollywood et le sultan islamiste Erdogan, lequel a rappelé ce qui n’est évident que pour lui : « L’islam est une religion de paix. » On le voit en effet tous les jours, à Nice où une jeune Tunisienne, serveuse de son état, a été giflée par des barbus parce qu’elle servait de l’alcool à ses clients ; au Pakistan, où une jeune femme a été brûlée vive par sa famille pour avoir épousé un homme de son choix. Et on ne parlera pas de ce qui se passe dans les entreprises publiques françaises, de quoi le stalinien Martinez devrait s’inquiéter bien plus que de l’insignifiante loi « Travail. »

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 11 juin 2016)

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  • Être minoritaire en terre d'Islam...

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    Le douzième numéro hors-série de La Nouvelle Revue d'Histoire est en kiosque. Il est consacré à la (sur)vie des populations non-musulmanes en terre d'Islam.

    Au sommaire de ce numéro :

    Une religion sûre d'elle même et dominatrice par Philippe Conrad

    L’Islam et les autres selon la sunna par René Marchand

    L’Islam sunnite face au soufisme par Marie-Thérèse Urvoy

    Qui sont les yézidis ? par Jean-Paul Roux

    L’identité menacée des Kalash du Pakistan par Erwand Durin

    La dhimmitude, un statut d’infériorité pour les non-musulmans par Philippe Conrad

    Al-Andalus ou le mensonge de la cohabitation harmonieuse par Arnaud Imatz

    Al-Andalus et la Croix - Entretien avec Rafael Sanchez Saus – propos recueillis par Arnaud Imatz

    Les Balkans sous le joug ottoman par Nikola Mirkovic

    La tragédie arménienne par Tigrane Yégavian

    Une minorité oubliée : les Assyro-Chaldéens par Jean Monneret

    La dhimmitude au quotidien par Péroncel-Hugoz

    La genèse de l’islamisme contemporain par Philippe Conrad

    Les chrétientés d’Orient menacées par Elisa Bureau

    L’histoire tragique des chrétiens du Liban - Entretien avec Richard Millet – propos recueillis par Claude Lenormand

    Le calvaire des chrétiens d’Irak et de Syrie par Charlotte d’Ornellas

    Syrie : le danger d’un régime fondamentaliste - Entretien avec Mgr Jean-Clément Jeanbart – propos recueillis par Charlotte d’Ornellas

    Photographe à Damas et à Palmyre - Entretien avec Katharine Cooper – propos recueillis par Claude Lenormand

    Les chrétiens d’Orient - Entretien avec Benjamin Blanchard – propos recueillis par P. A. Bouclay.

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